jeudi 11 janvier 2007

Histoire de l'Homosexualité


Les premières traces de l'homosexualité apparaissent à l'antiquité. L'élite avait le droit d'êtr homosexuelle, car la sexualité n'était pas seulement réservé à la procréation mais aussi au plaisir de l'homme. En Egypte, les pharaons disposaient de leur harem de beaux jeunes hommes. La femme ne "servait" qu'à enfanter. Au Japon, les samouraïs ne cachaient pas leurs relations homosexuelles. D'ailleurs, si la pratique elle même n'est pas condamnée, on se moque allègrement des homosexuels efféminés sachant que les femmes et leurs manières étaient mal considérées. Dans l’esprit des Grecs anciens, le mariage entre un homme et un femme n’avait rien à voir avec l’amour, mais était avant tout politique et religieux. Pour eux, la sexualité avec une femme était vide de sens, sans âme et uniquement domestique, tandis qu l’amour noble et le plaisir du sexe étaient des affaires d’hommes. L’homosexualité était donc à cette époque la manifestation d’un machisme suprême. Pour en revenir à notre problématique; à cette période de l'Histoire, les pratiques homosexuelles étaient considérées comme naturelles; contrairement à celle des femmes qui elles étaient assez inexistantes. Cependant, l'homosexualité en tant que telle n'existait pas, on parlait plutôt d'une sorte de bisexualité. Quand à l'homosexualité féminine, la société grecque n'en fait pas allusion, mais le mythe des Amazones pourrait représenter de nos jours une sorte de modèle lesbien: elles représentent la force féminine, le mépris de l'homme et donc le pouvoir renversé. Cependant, elles ne sont pas lesbiennes, elles dominent simplement le mâle. Jusque là, dans la Grèce Antique, on pouvait tout de même vivre une "certaine liberté sexuelle " sans être hors la loi. Mais tout évolue avec le puritanisme qui sera instauré peu à peu chez les romains. La bisexualité est tolérée. Toutefois il n'y a aucune tolérance face à la bisexualité féminine qui remet totalement en cause le "pouvoir masculin". Peu à peu les lois durcissent: en 226 apparaît la première loi qui punit d'une amende l'amour entre deux hommes libres. Puis en 342, les "passifs" c'est à dire les esclaves, sont punis du bûcher. Enfin, en 390, on rejette officiellement l'homosexualité en la qualifiant "d'infamie qui condamne le corps viril, transformé en corps féminin, à subir les pratiques réservées à l'autre sexe". Mais la répression et l’intolérance naissent véritablement avec le christianisme (développé dans une partie ultérieure) . C'est avec Moïse qu’apparaissent les grands châtiments pour les pratiques homosexuelles. De Charlemagne au XIII ème siècle, il n'y a pas de persécution. Ce n'est qu'à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance que l'homophobie survint, de violence variée. Les condamnations commencent alors à pleuvoir et le secret se fait de plus en plus lourd. Jusqu'à la Révolution Française, le comportement sexuel des individus était l'affaire des tribunaux religieux. Cependant, un évêque homosexuel est sacré à Orléans en 1498 sans que le Pape n'élève la moindre protestation. En 1791, le code Napoléon dépénalise les relations entre les personnes du même sexe en France, dans certains états allemands et dans la partie occidentale de la Suisse actuelle. Au XIX ème siècle, l'homosexualité est toujours qualifiée de "passion honteuse", d'"acte immoral", de "faits qui révoltent la nature"... mais il n'existait cependant plus de répression pénale spécifique. En 1851, la Prusse introduit le paragraphe 143 du code pénal qui punit la débauche " contre-nature". En 1871, le paragraphe 175 du nouveau code pénal allemand reprend la disposition du code prussien évoqué précédemment. En 1885, le " Labouchere Amendment" en Angleterre abolit la prison à vie pour les "actes de débauches" et instaure la peine maximale à deux ans de travaux forcés. En 1917, pendant les Révolutions Russes, Lénine dépénalise les actes homosexuels. De 1922-1929, il y a progressivement une libération des moeurs et une tolérance judiciaire fait son apparition envers les homosexuels. La période de la Seconde Guerre Mondiale sera étudiée dans notre deuxième axe compte tenu du fait que notre problématique est majoritairement basée sur cela. En 1960, l'homosexualité est considérée comme un "fléau social" ou une "maladie" qu'il faut combattre en l'empêchant d'être vu et d'atteindre les mineurs. Il faudra attendre 1969 pour que débute le mouvement de libération gay, et 1973 pour que "L'American Psychiatric Association" exclut l'homosexualité de la liste des psychychopathologies, c'est à dire les maladies psychiques. C'est le 4 août 1982 qu'est appliqué la loi du 27 juillet qui dépénalise définitivement l'homosexualité en France. En 1991, elle n'est enfin plus considérée comme une maladie car l'OMS la retire du registre des maladies mentales. C'est en 1999 qu'apparaît le PACS en France qui provoque une polémique car il concerne les hétérosexuels mais également les homosexuels.

mercredi 10 janvier 2007

Homosexualité contre nature??



Il n’est pas rare d’entendre dans les propos d’homophobes que l’homosexualité est anormale, qu’un homme doit aller avec une femme... A première vue, il semble clair que seul l’hétérosexualité, ou tout du moins les rapports hétérosexuels, permettent la survie de l’espèce humaine. Ainsi, l’homosexualité semble aller à l’encontre des projets de la Nature. Peut-on alors dire que l’homosexualité est contre-nature ?
Il faut déjà essayer de comprendre ce que l’on entend par « nature ». Si l’on comprend « nature » au sens Nature, de cycle de la Nature, à savoir reproduction, alors là, il est indéniable qu’être homosexuel est contre-Nature. Cependant, dire de quelque chose qu’il est contre-nature, c’est dire qu’il n’est pas conforme à sa nature même. L’homosexualité ne serait alors contre-nature que si elle va à l’encontre de la nature humaine, et non pas à l’encontre de la Nature. L’homme n’est-il pas une créature de la Nature, et en tant que tel, ne se plie-t’il pas à ses règles ? Cependant, il s’avère qu’une scission réelle existe entre les lois de la Nature et les lois humaines. Il serait donc absurde de reprocher à une classe d’individus d’être contre-nature sachant que l’humanité entière ne respecte plus cette dernière.
Il est impossible de nier que l’homme est un « fils de la Nature » à savoir qu’il est le fruit de l’évolution des espèces . Pourtant l’homme enfreint fréquemment les lois de la Nature, de par le fait qu’il crée les siennes. Par exemple, l’homme a des rapports sexuels en dehors des périodes de reproduction et qui ne visent, dans la quasi-totalité des cas, aucunement la reproduction. Ces infractions mettent en avant le fait qu’au fil du temps, l‘homme a apprit à penser par lui-même, et s’est ainsi démarqué de la Nature. Il est conscient d’être lui, d’être distinct du monde avec lequel il interagit, il pense et sait qu’il pense. Enfin, l’homme a conscience de ses désirs.
Ainsi, grâce à celle-ci, il est en mesure de transgresser les lois que l’on veut lui imposer, et la recherche de la satisfaction de ses désirs le pousse à enfreindre ces lois. L’homme n’est donc plus soumis aux lois de la Nature, mais à ses désirs.
La nature de l’homme est donc de chercher la satisfaction de ses désirs, tant que son sens moral ou sa raison ne l’en dissuade pas.
Ainsi, on voit que l’homosexualité ne peut-être jugée contraire à la nature même de l’homme que si on la considère comme immorale, car l’homme de par sa nature tend vers la satisfaction de ses désirs. Cependant, rendre immorale l’homosexualité, c’est par là même rendre immorale toute autre sexualité... Il est alors évident que l’homosexualité n’est pas plus contre nature que l’hétérosexualité...

mardi 9 janvier 2007

Relation de l'homosexualité avec la religion




Relations avec la religion.
Beaucoup de groupes religieux estiment que l’homosexualité est un péché. (« Même les bêtes ne s’abaissent pas à de pareilles pratiques », ce qui est d’ailleurs faux). Certains groupes (notamment religieux, et certaines associations de psychologues comme le N.A.R.T.H.) assimilent l’homosexualité à la pédérastie (mot qui désignait principalement l’attirance d’hommes envers les adolescents mâles, si bien que par confusion il finit par désigner aussi l’attirance entre les hommes d’âges semblables). L’homosexualité a ainsi longtemps été interdite et sévèrement punie dans de nombreux pays, soit en raison de l’orientation sexuelle elle-même, soit pour les pratiques qui peuvent en découler (pénétration anale, pénétration orale ou masturbation) sans qu’elles soient nécessairement propres aux homosexuels. Certains pensent que seul le passage à l’acte serait un péché alors que la tentation homosexuelle en elle-même ne le serait pas. Les plus radicaux voient dans l’homosexualité un vice dangereux pour la société et s’opposent fermement à sa banalisation comme une forme normale de sexualité.
Une équipe de chercheurs tente de « guérir » l’homosexualité par des méthodes de conditionnement sur des homosexuels en associant des images à des décharges électriques. Certains groupes américains, pas tous de type religieux, organisent des "thérapies" pour guérir les volontaires homosexuels. Les résultats sont controversés, mais certains anciens homosexuels étant passés par ces groupes affirment avoir changé de vie. Il est cependant difficile de porter un jugement général sur ces résultats, étant donné que la sexualité d'une personne est un problème individuel.
Il existe cependant de nombreuses associations homosexuelles se revendiquant d’une religion et qui souvent aident les croyants à vivre sereinement leur homosexualité en affirmant qu’elle n’est pas incompatible avec leurs croyances.

Judaïsme et homosexualité.
Comme dans les autres religions monothéistes, l'homosexualité masculine, dans le sens de pratique sexuelle, est condamnée par la religion juive ; cependant le désir homosexuel ne l'est pas. Mais silence absolu de la Torah sur l'homosexualité féminine. Les courants libéraux du judaïsme acceptent l'homosexualité, y compris pour les rabbins dans le cas du Judaïsme libéral américain. En France, le Beit Haverim milite dans le sens d'une prise en compte de l'homosexualité dans la communauté juive française.

Islam et homosexualité.
Le thème de l'homosexualité est principalement abordé dans le Coran par l’histoire de Lot qui apporte une condamnation claire. Il y est dit que le peuple de Lot fut le premier, dans l'histoire, à pratiquer l'homosexualité masculine. Bien que le châtiment de Dieu soit le même (la destruction de la ville), les termes employés pour qualifier les habitants sont cependant moins forts que ceux utilisés dans la Bible. La charia, loi musulmane, condamne très sévèrement l'homosexualité, puisque la sodomie peut entraîner la peine de mort dans certains pays.
Christianisme et homosexualité.
La Bible est très explicite en ce qui concerne la condamnation de l’homosexualité.
L’homosexualité, de façon assez majoritaire, n'est pas acceptée par les religions bibliques ; et par toutes lorsqu'elle se pratique hors des liens du mariage et que toute relation sexuelle hors mariage est a priori considérée comme un péché. Il faut noter pourtant que le débat sur l'homosexualité engagé depuis une trentaine d'année dans toutes les Églises chrétiennes différencient désormais l'attirance émotive, amoureuse ou érotique envers des personnes du même sexe (appelée « homophilie ») de la pratique homosexuelle proprement dite, condamnée aux termes de ce qui a été mentionné ci-dessus.
Les changements de mentalités ne se font pas du jour au lendemain et sans raison. Considérons que la politique générale influe énormément sur les mentalités. Quant à elle, la politique, elle est elle-même menée par des besoins de peupler, de gagner et défendre des territoires... En effet, si l’homosexualité est rejetée et ce de plus en plus, on ne peut oublier que cela correspond aussi à la période où le christianisme arrive en force, né du besoin, entre autres, de rapprocher et d’unifier les peuples ! Les romains ont besoin de peupler, et de créer une autorité non controversable. La religion prône, elle, un mode de vie aux antipodes de la liberté d’orientation sexuelle.
La condamnation de l'homosexualité par les deux Testaments est généralement claire.
La condamnation dans le Lévitique.
L'Ancien Testament contient une condamnation relativement explicite de l'homosexualité.
"Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination". (Lévitique 18.22)
"Si un homme couche avec un homme comme on fait avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable, ils seront punis de mort : leur sang est sur eux". (Lévitique 20, 13)
On notera enfin l'expression « ils seront punis de mort : leur sang est sur eux ». Cet extrait a été pris comme argument par des religieux lors de la découverte du Sida pour dire que le Sida était infligée par Dieu aux homosexuels comme punition. Il signifie également qu'il n'y a pas de vengeance possible face à la mort car les homosexuels sont entièrement coupables de leurs actes et donc de leur mort.
Nouveau Testament.
Le Nouveau Testament n'a pas réellement modifié son appréciation de l'homosexualité par rapport à l'Ancien. Il n'y est pas fait allusion explicitement dans les Évangiles, mais, dans ses épîtres, Paul de Tarse lance une condamnation claire. Il s'agit d'un comportement désapprouvé dans l'ensemble de la Bible.
Épître aux Corinthiens.
Dans la première épître aux Corinthiens, Paul met les homosexuels (efféminés) dans une liste hétérogène d'individus qui n'iront pas au paradis :
"Ne savez vous donc pas que les injustes n'hériteront pas du Royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas ! Ni les débauchés, les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les pédérastes, ni les voleurs, ni les accapareurs, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les filous n'hériteront du Royaume de Dieu" (1 Cor 6:9 - 10).

lundi 8 janvier 2007

Les homosexuels et la société


Le droit pénal. Condamnée chez les Assyriens, les Egyptiens, les Hebreux et les Incas, elle fut en Grèce, à Rome et en Chine une pratique courante et bien tolérée, comme l'avait souligné Hume pour la Grèce. Après l'établissement du christianisme à Rome, elle devint passible de mort dans tout l'Occident chrétien jusqu'à la fin du XVIIIes : aux lois romaines des IVe et VIes succèdera l'application des peines frappant l'hérésie ou le crime de lèse-majesté divine, à partir de la fin du XIIIes. Homosexualité et bestialité seront alors régulièrement associées, dans les textes comme dans la pratique judiciaire. Certaines villes ont eu des lois propres: ainsi à Bologne, au début du XIIIes la peine était le bannissement perpétuel; au XVes Florence a essayé de la combattre en encourageant la prostitution féminine, puis a prévu le bûcher à la 2e récidive. En France, le code pénal laïcisé 1791 avait abandonné le crime de sodomie, les pays ayant adoptés le code Napoléon furent alors des exceptions en Europe; mais l'Allemagne unifiée fut dotée en 1871 de la disposition prussienne réprimant l'homosexualité masculine (paragraphe 175, abrogé seulement en 1969). Au Royaume-Unis, la dernière exécution capitale eut lieu à une date relativement proche, en 1835. En 1861 et en 1885, de nouvelles lois y ont établi des peines de prisons pour les relations masculines; elles ont été abrogées seulement entre 1967 et 1982. Pendant cette même période, aux Etats-Unis, plus de la moitié des états ont abrogé des dispositions similaires. En Russie, avant la Révolution d'Octobre 1917, les peines prévues étaient légères et les poursuites exceptionnelles; une loi d'avril 1934 a introduit d'importantes peines de prisons pour l'homosexualité masculine, à la suite de la découverte prétendue d'une conspiration homosexuelle en 1933. En France, la restriction introduite en 1842 est confirmée en 1945, qui réprimait les rapports homosexuels entre une personne majeure et un mineur ou entre des mineurs a été abrogée par la loi du 4 aout 1982; ce qui constitue un alignement sur la législation des pays scandinaves et des Pays-Bas. Cependant, plusieurs états européens conservent des dispositions interdisant l'homosexualité en dessous d'un certain âge: 18 ans en Allemagne de l'Ouest, Autriche, Belgique et Tchécoslovaquie, 20 ans en Hongrie et en Suisse, 21 ans en Bulgarie et au Royaume-Uni, 23 ans en Espagne. De la nature à la norme. Les observations concernant l'homosexualité animale sont souvent nombreuses et anciennes. Elles ont été évoquées pour combattre l'idée que ces relations seraient contre-nature, opinion avancée par le platonisme et par la thélogie juive et chrétienne. Des religieux tel que Chrysostome sentaient justement la nécessité de nier l'existence de l'homosexualité animale. Depuis le milieu du XIXes, l'homosexualité n'a plus guère été dite contre-nature que dans quelques traités de médecine légale ou d'acticles de codes pénaux; le débat s'est déplacé sur les questions de norme et de moralité. Aspects sématiques. L'homosexualité est bien présente dans les textes. Depuis la Renaissance, elle a été caractérisée comme vice, péché, crime ou perversion, mais aussi, souvent, comme passion, goût, amour, voire art ou science; on peut en déduire que son rejet par la société n'a jamais été systématique ni total. Le problème moral et religieux. La Bible condamne à plusieurs reprises les rapports homosexuels (Genèse 18 et 19; Lévitique 18 et 20; Juges 19; Sagesse 14; Romains 1; I Corinthiens 6); elles les associent parfois à l'idolâtrie. Parallèlement, on y trouve des injections portant sur l'hétérosexualité ( Genèse 1 et 2; Marc 10). Dans l'histoire de l'église, l'homosexualité tant féminine que masculine sera stigmatisée comme étant contre-nature; elle sera aussi dite contre la raison par Pierre Damien (qui en faisant, de plus, une impulsion diabolique) et par Albert Le Grand. En 1976, l a e Pape VIréafirmé cette condamnation en insistant sur les textes pauliniens et en associant l'homosexualité au refus de Dieu et au désordre. La morale catholique considère, en effet, que Dieu ayant créé les finalités naturelles, C'est s'opposer a Sa volonté que de les enfreindres par un usage désordonné de la faculté sexuelle. L'activité homosexuelle demeurant précisément un péché de cette sorte, les fidèles homosexuels, depuis l'apparition dans plusieurs pays de groupes chrétiens homophiles, sont encouragés au contrôle d'eux-même et bénéficient d'un soutien pastoral particulier. La revendication homosexuelle. Une forme militante est apparut en Allemagne dans les années 1860 avec les publications d'Ulrichs. Cet auteur, qui prônait la thèse de l'innéité, revendiquait la liberté et l'égalité pour une minorité opprimée qu'il assimilait aux minorités religieuses; il s'attira immédiatement les sarcasmes d'Engels. Ses idées furent reprises par Hirschfeld et le premier mouvement homosexuel allemand (1897 à 1933). Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que les Etats-Unis et plusieurs pays européens verront s'organiser des mouvements homosexuels, favorisés par le retentissement des rapports Kinsey (1948-1953) et par la laïcisation de la morale sexuelle, notamment avec les progrès de la contraception. Ce développement a pris une dimention politique lorsque le mouvement homosexuel tenta de se modeler à la fin des années 1960, sur le féminisme et sur les luttes de libération nationale. Ces groupes d'inspiration marxiste ont transposé l'analyse de classe à l'organisation sociale de la sexualité, qui serait un reflet des rapports de productions capitalistes. L'homosexualité révolutionnaire qu'ils défendent, et dont un des paradoxes et de ne se manifester que dans un monde libre, apparait de plus en plus contestable. Les progrès du mouvement réformiste contemporain, qui s'inscrit dans la continuité de l'expression homosexuelle litttéraire sont plus significatifs; cette tendance semble avoir réussi à modifier l'attitude de l'opinion publique et à faire que le dernier des préjugés, comme disait Verlaine, soit en régression. Le mouvement homosexuel est divisé sur l'attitude à adopter vis à vis des sado-masochistes et des pédophiles, il retrouve son unité en refusant tout traitement médical et toute distinction discriminatoire dans l'âge de la majorité sexuelle. L'OMS essaye actuellement d'améliorer le sort des homosexuels des pays communistes.

Discours Himmler


Si j'admets qu'il y a un à deux millions d'homosexuels, cela signifie que 7 à 8% ou 10% des individus de sexe masculin sont homosexuels. Et si la situation ne change pas, cela signifie que notre peuple sera anéanti par cette maladie contagieuse. A long terme, aucun peuple ne pourrait résister à une telle perturbation de sa vie et de son équilibre sexuel.
Si vous faites entrer en ligne de compte (ce que je n'ai pas encore fait) les deux millions d'hommes tombés à la guerre et si vous considérez que le nombre des femmes reste stable, vous pouvez imaginer combien ces deux millions d'homosexuels et ces deux millions de morts (donc quatre millions en tout) déséquilibrent les relations sexuelles en Allemagne : cela va provoquer une catastrophe.

L'homosexualité fait donc échouer tout rendement, tout système fondé sur le rendement. Elle détruit l'État dans ses fondements. A cela s'ajoute le fait que l'homosexuel est un homme radicalement malade sur le plan psychique. Il est faible et se montre lâche dans tous les cas décisifs. Je crois qu'à la guerre il peut faire preuve de courage de temps à autre, mais dans le domaine civil, ce sont les hommes les plus lâches que l'on puisse imaginer.

l'homosexualité conduit pour ainsi dire à une totale extravagance intellectuelle, à une totale irresponsabilité. L'homosexuel est naturellement un objet idéal de pression, d'abord parce qu'il est lui-même passible de sanctions, deuxièmement parce que c'est un type malléable, et troisièmement parce qu'il est veule et dépourvu de toute volonté.
Nous devons comprendre que si ce vice continue à se répandre en Allemagne sans que nous puissions le combattre, ce sera la fin de l'Allemagne, la fin du monde germanique.

C'était simplement l'extinction d'une vie anormale. Il fallait les écarter, de la même manière que nous arrachons les orties et que nous en faisons des tas pour les brûler. Il ne s'agissait pas d'une vengeance: l'individu concerné devait disparaître. Il en était ainsi chez nos ancêtres. Mais chez nous ce n'est malheureusement plus possible.
Je veux préserver le sang noble que nous recevons dans notre organisation et I’œuvre d'assainissement racial que nous poursuivons pour l'Allemagne.
on constate une trop grande masculinisation de notre vie. Nous masculinisons les femmes de telle sorte qu'à la longue la différence sexuelle et la polarité disparaissent. Dès lors, le chemin qui mène à l'homosexualité n'est pas loin.

Une conséquence des trop nombreux privilèges accordés à la femme en Amérique, c'est qu'aucun homme n'ose plus regarder une jeune fille

Je suis absolument convaincu que tout le clergé et le christianisme ne cherchent qu'à établir une association érotique masculine et à maintenir ce bolchevisme qui existe depuis deux mille ans

J'estime qu'il y a une trop forte masculinisation dans l'ensemble du Mouvement, et cette masculinisation contient le germe de l'homosexualité.
nous devons éliminer cette attitude qui règne aujourd'hui dans toute la jeunesse, et peut-être aussi dans la SS
Messieurs, les égarements sexuels provoquent les choses les plus extravagantes que l'on puisse imaginer. Dire que nous nous conduisons comme des animaux serait insulter les animaux. Car les animaux ne pratiquent pas ce genre de choses. Une vie sexuelle normale constitue donc un problème vital pour tous les peuples

dimanche 7 janvier 2007

Paragraphe 175


En Allemagne, le paragraphe 175 a été à la base de la pénalisation de l’homosexualité de 1871 à 1994. Il ne concernait que les hommes, mais on connaît quelques cas de lesbiennes déportées sous l’Allemagne nazie. Le paragraphe 175 a été introduit en 1871 dans le code pénal Allemand avec la création de l’Empire Germanique par Bismarck. Il s’agit d’un texte de loi existant depuis 1794 en Prusse. Il concerne les actes sexuels entre hommes (sans limite d’âge) et entre hommes et animaux. Il prévoyait le retrait des droits civiques ainsi qu’une peine de prison, pouvant aller de un jour à six mois. En 1897, la pétition de Magnus Hirschfeld pour l’abolition du § 175 réussit à réunir 6000 signatures. Elle est présentée en 1898 au Reichstag (le parlement allemand) mais n’aboutit pas. La première guerre mondiale empêche le gouvernement de réaliser son projet d’étendre le paragraphe 175 aux femmes. Plus tard, en 1933, les nazis arrivent au pouvoir alors que le Reichstag parle d’abroger le § 175 ; le 28 juin 1935 le § 175 est renforcé. Les modifications sont les suivantes : (1) Le paragraphe 175 passe du statut d’infraction (Vergehen) à celui de crime (Verbrechen), faisant passer la durée de détention maximale de 6 mois à 5 ans. (2) Le qualificatif “contre nature” (widernatürliche) disparaît, élargissant le champ des actes répréhensibles. Concrètement, l’acte sexuel, voir même le contact physique, n’étaient plus nécessaires pour une condamnation. (3) Des cas aggravants sont ajoutés à la loi, via le nouveau paragraphe 175a, qui était en fait prévu depuis 1925. Il comprend : les menaces et la violence, l’abus de position dominante, l’abus sur des hommes de moins de 21 ans (bien que la majorité soit fixée à 18 ans), et la prostitution. Cette nouvelle version du paragraphe 175 ne poursuit toujours pas les actes sexuels entre femmes, même si dans la pratique les lesbiennes n’étaient pas mieux loties que les gays. Par contre le sens de la loi a fortement changé : on ne condamne plus des pratiques sexuelles spécifiques, mais le fait d’être homosexuel. Ce “détail” permettra d’envoyer en camp de concentration des hommes sur de simples “présomptions” : courrier amoureux, dénonciation, etc... En 1935, le code pénal est modifié pour permettre la castration “volontaire” des délinquants sexuels condamnés au titre du Paragraphe 175, puis le 20 mai 1939, le Reichsführer-SS Himmler autorise la castration forcée des délinquants sexuels.

samedi 6 janvier 2007

Les lesbiennes et le nazisme


Le régime nazi et l’homosexualité La distinction entre gays et lesbiennes

Si on se penche sur les lois anti-homosexuelles votées par les nazis après leur arrivée, on remarquera qu’elles ne concernent que les hommes (à l’exception de l’Autriche, qui a conservé une législation préexistante). Pourquoi cette distinction ?Premièrement, le lesbianisme est beaucoup plus diffcile à condamner que l’homosexualité masculine : des juristes (souvent masculins hétérosexuels) n’arrivent pas à définir clairement d’un point de vue légal les rapports sexuels entre deux femmes, et parfois en nient même l’existence ; les lesbiennes forment une communauté beaucoup moins voyante que les gays, et donc plus diffcile à cerner ; enfin pendant la guerre les lesbiennes se fondent bien dans la population civile où les femmes sont sur-représentées. Deuxièmement, le lesbianisme est moins “néfaste” que l’homosexualité masculine. Pendant la guerre,on manque surtout d’hommes et moins de femmes : le lesbianisme est donc “tolérable”, car il entrave moins les naissances. Les femmes ont souvent peu d’autonomie à cette époque et il n’y a donc pas besoin de recourir à la justice pour obliger les lesbiennes à rentrer dans le rang : il suffit par exemple de les marier. Enfin, comme la femme représente moins l’idéal nazi que l’homme, le lesbianisme nuit moins à l’image de l’idéal nazi que l’homosexualité masculine. Cela ne signifie pas que le lesbianisme était acceptable du point de vue des nazis : simplement on n’essayait pas de le combattre directement par des moyens juridiques. Comme pour les gays, tous les bars et lieux de rencontre lesbiens en général ont été fermés à l’arrivée des nazis, détruisant le début de communauté lesbienne. Et les lesbiennes étaient tout de même occasionnellement poursuivies au titre du paragraphe 176 qui interdisait aux individus bénéficiant d’une position d’autorité d’entretenir des relations sexuelles avec les personnes à leur service.On connaît des cas de lesbiennes déportées en tant qu’asociales (triangle noir), catégorie qui regroupait toutes les personnes que les nazis considéraient comme non-intégrables (Tziganes, SDF, prostituées,etc...). Dans ce cas les personnes concernées pouvaient être déportées directement par la police criminelle,c’est à dire sans passer devant la justice, et ne portaient aucun signe distinctif indiquant la raison de leur déportation (mis à part le triangle noir des asociaux).En réalité, le vrai vice des femmes du point de vue nazi, l’équivalent de l’homosexualité chez les hommes, était l’avortement. Ce n’est pas un hasard si une division (Reichszentrale zur Bekämpfung der Homosexualitätund der Abtreibung) de la Gestapo combattait de front l’homosexualité et l’avortement. En effet, d’un point de vue démographique, l’homosexualité et l’avortement ont - en théorie - le même effet :ils vont à l’encontre d’une politique de natalité, et répandent l’idée que la sexualité existe hors d’un cadre purement reproductif, ce qui va dans les deux cas complètement à l’opposé de la vision nazie de la sexualité.


Dès 1909, le gouvernement essaie d'inclure les femmes dans le fameux paragraphe 175, qui condamne les activités homosexuelles entre hommes. Plus tard, pendant des années, des juristes, des criminologues, des théoriciens du parti nazi font de nouveau pression pour que l'homosexualité féminine entre dans le paragraphe 175. Pour eux c'est «une menace morale à la pureté de la race», une façon de «soustraire les femmes aux hommes et à l'institution du mariage». Le lesbianisme n'entrera pourtant jamais dans le paragraphe 175, pour plusieurs raisons: dans la société allemande, les femmes sont exclues des postes politiques et administratifs importants. Leur influence est donc peu redoutée. De plus, d'après des conclusions médicales de la fin du XIXe siècle, l'homosexualité féminine ne serait pas antinomique avec le désir de se marier et de fonder une famille. Cette théorie conforte l'idéologie nazie qui préfère croire que l'homosexualité se soigne. La thèse d'une homosexualité innée répandue en Allemagne pourrait mettre à mal le concept de «race maîtresse pure». Enfin, les relations «intimes» entre femmes sont trop courantes, trop difficiles à identifier. Le meilleur moyen de ne pas «encourager la diffusion de l'épidémie» chez les femmes est donc de la passer sous silence. Les lesbiennes échappent ainsi aux graves condamnations infligées aux hommes homosexuels: 50 000 d'entre eux sont condamnés sous le paragraphe 175, parmi eux, 15 000 sont internés en camps de concentration et les deux tiers n'en reviennent pas. En revanche, ce silence autour des lesbiennes ne permet pas de mesurer l'étendue de leur persécution, le plus souvent cachée sous des prétextes divers, ni de dégager des chiffres.

L'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933 frappe de plein fouet la communauté lesbienne. Les rafles dans les lieux lesbiens sont si fréquentes qu'ils ferment tous rapidement. A Berlin, seuls deux ou trois bars – des arrières salles – ouvriront dans la clandestinité. La presse lesbienne est interdite, les associations dissoutes et un témoignage prouve que les nazis dressent des listes de lesbiennes. De nombreux témoignages montrent que les lesbiennes vivent dans la peur des dénonciations. Elles craignent également, à juste titre, les licenciements, car les lesbiennes sont licenciées quand elles sont «découvertes» sur leur lieu de travail. La plupart des femmes interrogées racontent qu'afin de passer inaperçues, elles changent leur apparence et adoptent une allure féminine correspondant aux canons nazis. La pression sociale sur les lesbiennes est telle que nombreuses sont celles qui se marient, certaines avec des homosexuels. Finalement, le seul moyen de ne pas être persécutée en tant que lesbienne, c'est de rentrer dans le rang… et de ne plus l'être. On sait que de nombreuses lesbiennes sont pourtant arrêtées, emprisonnées ou envoyées en camps de concentration. Le récit de Lotte Hahm, une des plus grandes militantes lesbiennes berlinoises, arrêtée avant la guerre et envoyée en camp de travail pendant plusieurs années en raison de ses activités, entre autres la gestion d'associations et de clubs le prouve. La présence de blocs réservés aux lesbiennes est attestée dans certains camps, comme à Bützow (ex-R.D.A.) où les lesbiennes étaient maltraitées et humiliées. Les SS incitaient les prisonniers du camp à les violer. Dans le camp de femmes de Ravensbrück, les lesbiennes portaient un triangle rose avec le sigle «LL» (Lesbische Liebe, amour lesbien). Mais le plus souvent, les lesbiennes portent le triangle noir des «asociales».
Combien de lesbiennes ont-elles été tuées comme elles sous le IIIe Reich? Combien ont été violées, combien ont dû se cacher parce qu'elles étaient lesbiennes? La lesbophobie, qui n'est pas une prérogative du IIIe Reich, rend aujourd'hui toute évaluation impossible. Pourtant, il serait dangereux de minimiser la persécution des lesbiennes, sous prétexte qu'elle a été effacée par leurs tortionnaires et par l'Histoire.

vendredi 5 janvier 2007

Les débuts de son homosexualité


"J'avais dix-sept ans, et je savais bien que je prennais un risque à fréquenter ce square situé entre le lycée et la maison familiale. Nous nous y retrouvions avec quelques camarades à la fin des cours; Pour bavarder entre nous. Pour attendre aussi l'inconnu qui saurait nous séduire. Ce jour là, dans les bras d'un voleur, j'ai senti ma montre quitter mon poigné. J'ai crié. Il s'était déjà enfui. J'ignorais que cet incident banal allait faire basculer ma vie et l'anéantir."

Les débuts de son homosexualité et ses premières souffrances.
D'une famille bourgeoise comme les autres, Pierre Seel, jeune alsacien, très croyant et de bonne famille, va voir sa vie basculer irréversiblement. Lors du vol de sa montre, il se rend au commisariat de police pour le signaler. Au fur et a mesure des questions de l'officier, il comprend qu'il est en train d'avouer son homosexualité. Il sera fiché comme tel dans les dossiers de Police (qui notait tous les homosexuels). Lorsque les Nazis arrivèrent en France, tous les renseignements qu'ils souhaitaient se trouvaient sagement enregistrés.
D'après ce personnage, son homosexualité est une chose "ancrée" depuis l'enfance. Il expose dans son livre "Moi Pierre Seel, déporté homosexuel", certaines anecdotes. Par exemple, ayant 10 ans, il se fait sévérement réprimander pour avoir essayer de communiquer avec une petite fille. "Je dus me confirmer dans l'idée qu'il était interdit d'avoir des élans spontannés de petit garçon vers petite fille. Qui sait si l'homosexualité ne provient pas aussi de la répétition d'incidents comme celui-ci ?" A la plage, il regardait les hommes nus quand ses frères ne le surveillaient pas. Il a été très difficile pour lui de s'avouer son homosexualité. Il a mis beaucoup de temps à l'accepter et à l'admettre. Ses frères aimaient se valoriser en parlant de filles dans l'intimité de leur chambre. Jeune garçon pieu, il confessa une masturbation en pensant à un garçon. Le prêtre lui refuse l'absolution mais en plus le harcèle de question; le résultat est que Pierre se voit comme un monstre, qu'il a extrémement honte du péché et qu'il est hanté par l'enfer. C'est a dix-sept ans qu'il décide de pratiquer son homosexualité. A Mulhouse se trouve une communauté homosexuel. Ceux sont seulement des échanges sexuels, aucunement amoureux, sans question d'argent, juste du plaisir. C'est alors qu'un jour il se fait voler sa montre. " Entré au commissariat en tant que citoyen volé, j'en ressortais homosexuel honteux. [...] J'ignorais que mon nom venait de s'inscrire dans le fichier de police des homosexuels de la ville et que trois ans plus tard, mes parents apprendraient ainsi mon homosexualité. Et surtout, comment imaginer que j'allais, à cause de cela, tomber dans les griffes des nazis ?"


Etude d'un passage.
"Jeune, je pris conscience que cette différence allait mettre une distance irrémédiable entre moi et mes proches. J'avais alors autour de quinze ans et la question de savoir alors comment le vivre, comment le devenir, était âpre. Je fus long à l'accepter et à l'admettre.
Je tentai bien de m'en ouvrir à mon confesseur. Mais je souffris des conséquences de mes audacieuses confidences. L'aveu d'un simple mastrubation faisait que le prêtre me refusait l'absolution. Cela me jetait des nuits entières dans la hantise de l'enfer et dans la honte du péché. Aiguisé par mes embarras d'adolescent, il poussait plus loin ses investigations, et la question du désir homosexuel surgissait tout naturellement. Il fouillait ainsi dans l'intimité de ma conscience avec le voyeurisme d'une caméra impudique. Provoquantes, ses questions enflammaient mon imagination ou avivaient les angoises. As-tu fais ceci ? En avais-tu envie ? Avec qui ? Comment ? Où ? Quand ? Combien de fois ? As-tu de la honte ou du plaisir ? Quand le harcèlement cessait, j'avais la conviction que je n'étais qu'un monstre.
Je fus longtemps prisonnier du cycle confession-communion, avec l'absolution érigée en barrière douanière entre l'aveu et l'hostie. Un oubli, une cachotterie, un détail en trop ou en moins et ma sensation de culpabilité décuplait. Mon adolescence fut marquée par cette inquiétude sans relâche qui m'isolait des autres. J'imaginais bien que ceux qui étaient plus résistant que moi s'en sortaient en esquivant ou en assumant de mentir. Etaient-ils pour autant indemnes spychologiquement ? Mon refus de mentir percutait de plein fouet cette volonté de savoir qui prennait plaisir à asservir des êtres jeunes et fragiles. Ma haine de tout trucage s'en est trouvée renforcée. Être contraint à mentir, la conscience en charpie, m'apparaît pire que tout. Ces douloureux moments de confessions obligée altérèrent gravement ma foi."

Ces confessions religieuses ont été les premiers touments de Pierre Seel concernant son homosexualité. La religion lui était primordiale. Il s'en senti très mal depuis lors et a refoulé son homosexualité jusqu'à ses dix-sept ans. Il a été très marqué par le voyeurisme de la religion à l'égard de la sexualité considérée comme contre-nature car ce passage reste un moment très clair de son adolescence. Il a vécu ces interrogatoires comme une atrocité, avant goût des multiples persécutions dont il sera la victime. Cependant, il explique un peu plus loin que "le confessional n'entendait plus la chronique de [ses] émotions. [Il] avait renoncé à évoquer le plaisir et l'amour à ces oreilles sélectives et dirigistes. [Il] pratiquait [son] homosexualité."

jeudi 4 janvier 2007

Schirmeck - Vorbrüch


A partir du moment où la guerre fut déclaré à Allemagne en 1939, les grands frères de Pierre Seel furent mobilisés les uns après les autres. La "drôle de guerre" commença alors... Tous étaient persuadés qu'un affrontement ne pourrait avoir lieu. Fort de leur récente victoire. L'alsace ne se rendait pas compte du danger qu'elle encourée, tant par la gourmandise et le désir de vengence du Reich. Cependant les juifs s'inquiètèrent d'avantage et commencèrent à quitter cette zone trop dangereuse par familles entières. Dans la vie sentimentale, beaucoup de choses avaient alors évolué. Il a alors rencontré un jeune homme, Jo, avec qui il a une relation très sensuelle, pleine de complicité et d'amour, soudée par une puissante confiance mutuelle... Mais c'est alors que la "drôle de guerre" cessa d'être drôle, car les Allemands, qui ont contournés la ligne Maginot par la Belgique, s'approprient victorieusement la ville de Mulhouse, avec leur harnachement impeccable et leur matériel flambant neuf. Peu après ce défilé triomphal, de longue files de prisonniers dut rejoindre le Rhin à pied, ils marchaient vers leur camp de prisonniers en territoire allemand. La défaite accomplie et le traité de Versailles déchiré, une partie de la France se retrouva sous la botte allemande. Les expulsions d'environ cent mille Alsaciens indésirables commencèrent. Le Français et les dialectes régionaux furent interdits, la cathédrale ferma, , l'évêque de Metz fut expulsé, les trois départements du Haut Rhin, du Bas Rhin, et de la Moselle furent brutalement annexés en violation de la convention d'armistice. L'Alsace était destinée a être "fondue" à la grande Allemagne. L'administration passe aux mains de deux compagnons de lutte du Führer. Himmler et Hitler souhaitait au plus haut niveau un traitement rapide de cette région. Ce jeune homme a donc dût interrompre ses études, malgré une passion pour le textile. Les rafles avaient commencé. Un jour, les SS
prirent toutes les personnes suspectées d'être juives, y compris l'un des apprentis qui travaillaient à la pâtisserie. Toutes les personnes arrêtées ce jour là étaient retenues dans la cours d'honneur de la sous préfecture. A travers les grilles, un spectacle d'horreur attendait les curieux. Les prisonniers étaient frappés avec violence par des coups de pieds et de cravaches des SS. L'occupant souhaitait par cela montrer qu'il avait tous les droits et qu'il ne comptait pas se déranger pour en profiter. Bientôt, de nouvelles infrastructures apparurent. Les jeunes sont tournés vers les Jeunesse Hitlériennes et portent la croix gammée. Les allemands s'emparèrent des fichiers de police.
" En s'emparant administrativement des zones occupées, les Allemands prirent connaissance du contenu des fichiers de police. Toute défaite territoriale oblige les autorités à préparer et a mettre à disposition du vainqueurs leurs documents au moment de la passation des pouvoirs. Mais la question se pose sur l'existence parfaitement illégale d'un fichier homosexuel. Depuis 1782, le code Napoléon ne sanctionnait plus l'homosexualité et les bûchers étaient éteints depuis plus longtemps encore. Vichy ne promulgua sa loi anti-homosexuelle qu'un 1942. Je n'avais pas encore connaissance du sort terrible infligé par les nazis aux homosexuels allemands depuis 1933. En Alsace, les rumeurs faisaient simplement état de conduite d'homosexuels à la frontière, vers la zone libre, vers Lyon ou Bourg-en-Bresse. [...] J'ignore si c'est par excès de zèle ou malveillance patente que les autorités françaises remirent ce ficher avec d'autres. La surveillance des homosexuels est une si vieille habitude policière que, vraisemblablement, personne ne songea à le faire disparaître. De plus, la soudaineté de l'invasion fut telle que, dans le désordre qui s'ensuivit, il ne fut sans doute pas très difficile de faire main basse sur un document comme celui-là, qui, comme en Allemagne, avait permis depuis déjà des années d'exercer de faciles chantages, d'opérer des arrestations, d'organiser des rafles, et d'obtenir des compléments d'information par la torture et l'internement arbitraire. J'étais bien loin d'imaginer ce qui se tramait dans les bureaux e la Gestapo. Je continuais d'aller à mes cours du soir, je fréquentais mon ami Jo et je retrouvais épisodiquement le même petit groupe dans le square Steinbach...."
Le sujet de notre étude, patriote, arrachaient avec d'autres les affiches allemandes pour les remplacer par des appels patriotiques à la résistance. Il rendait des services aux bourgeois homosexuels en postant des lettres, inconscient de la gravité de ses gestes. C'est dans des circonstances similaires que d'autres ont été arrêtés et déportés. Les réseaux de résistances se mettent alors peu à peu en place.
A ces dix-huit ans, sa mère lui annonça que la Gestapo était passé et qu'il était convoqué pour le lendemain. Ce n'était pas bon signe. Il s'y rendit tôt le matin, pour subir un interrogatoire très violent et humiliant... On lui demanda de dénoncer d'autres homosexuels. Ils avaient eu conscience de son homosexualité par la déposition du vol de sa montre, dans un endroit douteux. Une violence interminable commença. Pour refuser de signer un document, ils eurent leurs ongles arrachés, ils furent violer par des règles en bois brisés qui leur perforèrent les intestins. Cette violence a eu raison des dernières force des victimes, qui signèrent un document illisible, maculé de sang. Ils furent expédiés à la prison de Mulhouse, où les conditions "d'hébergement" étaient pire que tout. Un des frères de Pierre Seel, inquiet de sa disparition, appris à la Gestapo son homosexualité. C'est de cette façon que sa famille le découvrit. En mai 1941, il fut jeté dans un véhicule en direction du camp de Schirmeck, dans la vallée de la Bruche. A proportion de sa population, l'Alsace fut victime de sept fois plus d'arrestations et d'arrestations que le reste de la France. C'est ainsi que quelques semaines seulement après l'occupation, une douzaine de camps de transit, de rééducation, d'internement et de concentration apparurent en Alsace. Ces bâtiments étaient extrêmement bien gardés et surveillés, à tel point qu'il n'y eu qu'une seule évasion réussite, les autres étant ratées ou les fuyards rattrapés souvent au prix de leur vie. Pierre Seel fut rasé de telle sorte qu'on lui dessina une croix gammée sur le crane, et battu dans le but de vivre dans la terreur. Il eut droit ensuite à l'uniforme avec une barrette de couleur bleue sur sa vareuse et son calot. C'était le signalement des détenus, une codification assez difficile à décrypter. Bleu signifiait qu'il était catholique ou asocial. En Allemagne, les homosexuels étaient déjà marqué du triangle rose. Les triangles rouges signifiaient les opposants politiques, souvent des communistes. Les juifs avaient droit à l'étoile jaune, et les étoiles marrons correspondaient aux Tziganes. Ils étaient destinés à l'extermination. Il y eu également à ce camp des prêtres, des prostituées, des républicains espagnols, des déserteurs de l'armée allemande et des anciens déserteurs de la guerre e 14-18 immigrés sur le sol français, des trafiquants de marché noir insuffisamment collaborateurs, ou des aviateurs britaniques capturés sur le sol français. Ce n'est qu'au bout de deux ans que les journaux firent allusions à l'existence de ce camp, alors que quinze mille Alsaciens y passèrent en quatre ans. Dans cet endroit infâme, Pierre Seel ne fut pas épargné par les horreurs nazis, et dut exécuter toutes sortes d'ordres et tâches épuisantes, dangereuses ou ineptes. Les détenus sont nourris un minimum, juste assez pour ne pas mourir et travailler. La plupart devaient toutes la journée durant casser des rocs dans les carrières alentour et en remplir des wagonnets. Les berges allemands servaient de dissuasion très efficaces pour les empêcher de tenter une évasion. D'autres allaient travailler onze heure d'affilée à l'usine Marchal de Wacenbah. Tenter de communiquer étant très dangereux, c'est pourquoi chacun reste enfermé dans sa douleur et se tait... Les prisonniers ne devaient jamais marcher, toujours courir et se précipiter à la moindre vue d'un papier. Certains SS s'amusaient à en jeter près de la bande interdite. Ceux qui y allaient étaient abattus pour tentative d'évasion. Mais ceux qui refusaient d'obtempérer connaissaient le même sort pour refus d'obéissance. Il y avait des discours du chef de camp sur la puissance allemande et sur les idéaux qu'ils fallaient à tout prix respecter. Les hauts parleurs servaient de fond musical entrecoupé de messages demandant à certains détenus de se rendre à tel endroit. Ils demandaient alors si ce prisonnier n'avait rien a rajouter à sa déposition, et s'il n'avait pas d'information a fournir. Le délit sexuel considéré comme une horreur, Pierre Seel fut totalement mis a l'écart des petits réseaux de solidarité qui se formaient. Il était un des plus jeunes du camp et craignait de devenir le "souffre-douleur". Il s'efforçait donc de se faire oublier à tout prix. L'hygiène dans le camp se résumait à un mince filet d'eau glacé, et la vermine avait attaqué la literie Beaucoup moururent d'infections de plaies. Le sujet de notre étude souffris rapidement de dysenterie et de rhumatisme aigus aux mains, ainsi qu'aux jambes et au ventre. Il était également sujet à des monstruosités expérimentales. Elles constituaient généralement des piqûres très douloureuses aux tétons. Les infirmiers s'amusaient à faire les injections en lançant les seringues comme des fléchettes à la foire. La faim était atroce, soigneusement entretenu par les geôliers, et fut la source de nombreuses querelles. Le chantage pouvait se faire par des mets délicieux qu'il pourrait avoir à condition de donner des renseignements. La faim rendait fou certains d'entre eux. " Le dimanche était le jour d'un autre supplice. Pendant que nous nous activions, les SS dressaient devant leur chalet des tables qu'ils couvraient de victuailles. Les odeurs du festin parvenaient jusqu'à nous et nous donnait le vertige." Les camps de concentrations étant tous pleins, Himmler eu l'idée de construire un camp de concentration dans la montagne. Les détenus furent contraints de construire un four crématoire. Après des mois, tous les détenus furent convoqués pour une mise à mort. " Au centre du carré que nous formions, on amena, encadré par deux SS, un jeune homme. Horrifié, je reconnus Jo, mon tendre ami de dix-huit ans. Je ne l'avais pas aperçu auparavant dans le camp. Etait-il arrivé avant ou après moi ? Nous ne nous étions pas vus dans les quelques jours qui avaient précédé ma convocation à la Gestapo. J'avais prié pour qu'il ait échappé à leur rafles, à leurs listes, à leurs humiliations. Et il était là, sous mes yeux impuissants qui s'embuèrent de larmes. Il n'avait pas, comme moi, porté des plis dangereux, arraché des affiches ou signé des procès verbaux. Et pourtant il avait été pris, et il allait mourir. Ainsi donc les listes étaient bien complètes [...] Puis les hauts parleurs diffusèrent une brillante musique classique tandis que les SS le mettait nu. Puis ils lui enfoncèrent violemment sur la tête un seau en fer blanc. Ils lâchèrent sur lui les féroces chiens de garde du camp, des bergers allemands qui le mordirent d'abord au bas du ventre et aux cuisses avant de le dévorer sous mes yeux. Ses hurlements de douleurs étaient amplifiés et distordus par le seau sous lequel sa tête demeurait prise. Raide et chancelant, les yeux écarquillés par tant d'horreur, des larmes coulant sur mes joues, je priai ardemment pour qu'il perde très vite connaissance."
Ce douloureux moment a été un des plus fort de Pierre Seel. Toute sa vie ce souvenir l'a suivit. Cela a été un véritable choc pour lui. De plus, il fut vraiment choqué que sur les centaines de personnes présentes, ils se taisent encore aujourd'hui et cachent se qu'il s'est vraiment passé dans les camps de concentration. La mort de son amour a été un traumatisme dont il parlait encore dans une interview qu'il a réalisé une année avant sa mort.

mercredi 3 janvier 2007

Direction Smolensk


Novembre 1941. Les atrocités continuaient tranquillement, programmées au bon vouloir des SS. Une seule pensée permettait de ne pas devenir fou et trouver la force de se battre, c'était l'espoir de rentrer chez eux, ceux qu'ils aiment, retrouver un lit, rentrer chez eux... Un jour, Pierre Seel se fit convoqué à la Kommandantur, bureau du chef de camp. Celui ci lui fit un discours cérémonieux, le ton grave. Il lui expliqua que compte tenu de sa bonne conduite, il avait le droit de quitter le camp. Il pouvait être alors un citoyen à part entière. Une dernière formalité, le chef lui fit signé un document frappé de l'aigle allemand, avec ordre de ne rien dire de tout ce qu'il avait put voir ou entendre, car sinon il reviendrait très rapidement entre les barbelés de l'enfer. Pierre signa sans lire, comme il devait le faire. Il put sortir alors par la porte réservé aux hommes dignes du Reich, avec de quoi prendre le train pour Mulhouse. Arrivé chez lui, la famille s'aligna à l'attitude de son père. Pas un mot, pas une question sur ce qui avait bien put se passer. C'était comme si tout cela n'avait pas existé. Il retrouva sa chambre et son confort, mais le changement fut très brutal. Il fut pris d'énormes fringales, et ne pouvait dormir dans un lit. Les médecins vinrent soigner sa dysenterie. Il devait alors pointer tous les jours à la Gestapo. A par cela, il passait son temps enfermé dans sa chambre, sans parler. Quatre mois se déroulèrent ainsi. Cependant, l'Allemagne s'attaquait à l'URSS et avait besoin d'homme. Il fut donc obligé d'aller au front, sous uniforme allemand. Durant trois années, il parcourut l'Europe en tous sens. Il fut ordonnace d'un officier allemand duquel il s'occupait. On lui apprit à se servir d'une arme, afin de le former pour la guerre. Il alla en Autriche, puis près de la frontière Hollandaise. Après cette préparation à la guerre, il retourna quelques jours chez lui, avant d'être à nouveau convoqué pour la guerre. Sa destination était la Yougoslavie; qui envahit depuis un an et demi, résistée plus que jamais. Il dut alors tuer femmes et enfants, sous les ordres, afin de punir les résistants qui se cachaient dans les montagnes. Un jour, il rencontra un partisan au détour d'un chemin escarpé. Ce fut Pierre Seel qui sorti vivant, mais avec une fracture à la mâchoire qui lui permit de ne pas retourner directement en première ligne. Sans qualification précise, il fut transféré à Berlin comme "gratte-papier". La propagande battait son plein, des croix gammées étaient présentes partout. Il y avait des sortes usines où étaient conçus des bébés blonds, de race aryenne pure. Puis Pierre Seel fût envoyé, au printemps 1943, en Poméranie, à environ cent cinquante kilomètres au nord de Berlin. Il se retrouva dans un parc immense, avec des maisonnettes isolées destinées aux couples aryens. C'est lors du discours d'accueil qu'il comprend il était témoin d'un des programmes à long terme du Reich, celui ci qui voulait en finir avec le mariage et la famille en créant un lien direct entre la procréation et le nazisme. Comme l'idéologie de Hitler devait devenir éternelle, il s'agissait dans ces lieux paradisiaques de concevoir de beaux enfants conformes aux critères raciaux du III° Reich, sélectionnés parmi les étalons d'une belle jeunesse fière de sa mission de procréation anonyme. A l'écart, dans le parc, une clinique d'accouchement et une crèche recueillait le fruit de ces amours programmés. C'était une procréation quasi-animale, la propagande avait fait son oeuvre... car les couples, envesti d'une mission sacrée, n'aspiraient qu'à donner un enfant au Führer. Himmler en était le concepteur fervent. Nous voyons par cela l'importance pour les autorités de reconstruire une race pure et nombreuse. Il y avait même des kidnappeurs en villee qui recherchaient toutes les jeunes têtes blondes. Il revint à Berlin au bout de quelques jours, sans explications sur le but de son séjour. Peu après, il fût muté à la Reichsbank de Berlin, car il savait lire et compter. Il fût rattaché à une équipe qui consistait à échanger les deutsche Mark en drachmes dans les trains, selon la destination.
Le 20 juillet 1944, Hitler échappe à un attentat à Rastenburg. La propagande fit fureur : on avait voulu tuer le Führer... Alors brutalement, Pierre Seel fût envoyé dans un casernement berlinois. Sans spécialité, il eu droit à un entraînement intensif. "La terreur était complète. Les bombardements alliés redoublaient, les tracts pleuvaient... Mais les Berlinois, stoïques, semblaient rester encore majoritairement confiant en leur chef. Tapis dans des constructions militaires souterraines, nous eûmes mission de venir en aide aux civils qui subirent comme nous quarante jours de bombardements consécutifs, nuit et jour. [...] Le rêve du grand Reich se fissurait de partout. Hitler avait perdu la bataille de Stalingrard, les alliés étaient a Rome, le débarquement de Normandie venait d'avoir lieu avec une percée décisive à Avraches, et le débarquement en Provence par de Lattre de Tassigny était imminent. Paris n'allait pas tarder à être libéré. Dans un désordre qui commençait à se généraliser, un semblant de compagnie fut constitué. Ce coup-ci, j'étais bon pour le front russe car l'offensive des Soviétiques piétinait encore sur la rive Est de la Vistule." Pour avoir laisser s'enfuir le cheval de l'officier, Pierre Seel et un jeune alsacien furent envoyés en poste avancé près des lignes Soviétiques. Son ami fût tué d'une balle et lui resta trois jours avec ce mort, attendant qu'on vienne le chercher. Un soir, il surpris son officier écoutant Radio-Londres, ce qui était formellement interdit ! La situation du Reich était désespéré, c'est pourquoi ils décidèrent de s'enfuir. Son officier fût tué quelques jours plus tard, alors Pierre Seel, déserteur solitaire, prit ses papiers comme convenu. Il trouva une petite ferme abandonnée où il reprit des forces. Il décida que si c'était des allemands qui le découvraient, il sera allemand tentant d'échapper aux russes; et si c'était des russes, il serai français évadé d'un camp. Il se rendit au village au bout de deux jours, et tomba sur des russes. Après un interrogatoire, il fût accepté en tant que français et non comme espion. C'est alors que sa vie prit un autre tournant. Il fût protégé et nourris. Il apprit par leur compagnie que la France était libérée. Il espérait un retour rapide en France. Mais ce n'est que plusieurs mois plus tard qu'il parti en direction des autorités françaises: il allait être rapatrié mais mille kilomètres le séparaient encore de son pays natal et de sa famille à qui il n'a jamais cessé de penser. Son retour s'effectua par Odessa et la mer Noire, en train. Beaucoup moururent, complètement épuisé par les souffrances, la chaleur de l'été et les maladies. Le pharmacien de Mulhouse, rencontré par hasard, lui rappela son identité alors oublié, ce qui lui permit de faire savoir à sa famille qu'il était toujours en vie. Il fût désigné par les autorités pour faire régner l'ordre dans le campement. Il était charger de veiller à l'hygiène collective et de régler les querelles. La Croix-Rouge débusqua des membres de la Ligue des Volontaires français grâce à un tatouage de leur groupe sanguin sous un bras en cas de blessures, pour les transfusions sanguines. Seulement voilà, il n'y avait plus de bateaux pour les rapatriés. Ils durent alors, grande troupe, prendre un train par la Roumanie, l'Allemagne, les Pays-Bas puis la Belgique. Encore mille kilomètres dans l'autre sens. Certains moururent à nouveaux au cours du transfert. Les contrôles étaient de plus en plus sévères, et les arrestations bien nombreuses. Il arriva enfin à Paris le 7 août 1945 et dût faire une mise a jour de ses papiers, on lui remit une carte de rapatrié. Mais le retour à la maison était encore loin car les autorités avant besoin de secrétaire afin d'enregistrer les rapatriés et démasquer les fugitifs et leur faux papiers; Pierre Seel fût désigné parmi d'autres. Il rentra en Alsace avec les tous derniers. "A la gare de Mulhouse, la presse nous attendait. Je répondis à leurs questions de façon très laconique. Car, dans mon cas, il n'était pas question de tout dire. Je commençais déjà à censurer mes souvenirs et je réalisais qu'en dépit de mes attentes, en dépit de tout ce que j'avais imaginé, de l'émotion du retour tant espéré, la vrai Libération, c'était pour les autres."

mardi 2 janvier 2007

Un témoignage douloureux


De retour dans sa famille, Pierre Seel est accueilli avec beaucoup d’amour, tous les frères sont miraculeusement réunis, mais son homosexualité n’est plus abordée, sur ordre du père .Pierre Seel reste enfermé avec son secret. Sa mère tombe malade, et une nouvelle complicité s’établie entre eux. Elle est sur son lit de mort, et Pierre Seel lui parle pour la 1ère fois de son histoire et raconte tout. Le décès de celle-ci enferme son secret dans la tombe. Il se marie, tente d’avoir une vie « normale, mais son couple et sa vie de famille sont un échec. Après la rupture avec sa femme, il est pris d’un désespoir suicidaire incontrôlable et se met à boire. Son malaise psychologique disparaîtra lors de son témoignage lorsqu’il se délivrera de son secret.
le 27 mai 1981, un débat est organisé a Toulouse concernant la déportation des homosexuels par les nazis. Pierre Seel a 58 ans, a un travail depuis 12 ans et tente de se réconcilier une nouvelle fois avec sa femme, il ne souhaite donc pas se faire remarquer. Deux journalistes sont présents, M. Joecker et Combettes, et présentent le dernier livre de leur maison d’édition, « Les hommes au triangle rose », journal d’un déporté homosexuel autrichien. Pendant la lecture d’un extrait, Pierre Seel voit ses souvenirs remonter, à l’évocation des mêmes souffrances subies par l’autrichien. Il a besoin de dire qu’il a vécu des choses semblables en France, mais tient à son anonymat. A la fin du débat, il va voir Joecker et lui raconte ce qu’il a vécu. Ce dernier l’encourage à témoigner et ils conviennent d’un rendez-vous le lendemain. Pierre Seel raconte tout, pour la première fois depuis la mort de sa mère. Son interview sera publiée dans un numéro spécial d’un magazine sur la pièce de théâtre « Bent », inspirée du livre du déporté australien, Heger.
Cette interview est le point de départ pour la suite. Il veut encore témoigner, pour briser le silence. Un tissu associatif s’est crée autour des homosexuels, les nouvelles générations sont plus libres, mais il ne peut plus rencontrer personne, son physique jouant contre lui. Il fréquente un an a Toulon l’association David et Jonathan et leur raconte la déportation et les nazis. Enfin, un soir, tout change. Lorsqu’il entend l’évêque de Strasbourg dire qu’il considère les homosexuels comme des infirmes, et respecte cette infirmité mais n’accepte pas qu’il veuillent considérer leur infirmité en santé.
Pierre Seel est indigné et décide d’écrire une lettre pour protester contre cette déclaration infamante. Après maints brouillons, il finit par envoyer sa missive le 18 novembre 1982, en même temps à sa famille, aux médias, à la presse homosexuelle et bien sur à l’évêque. Sa lettre fut lu lors du procès de l’évêque, qui n’aboutit à aucune réparation car à l’époque, la loi ne retenait pas l’homophobie.
Cela permit cependant à Pierre Seel de se délivrer de son secret, et il décide alors de mener des démarches, pour faire reconnaître sa déportation pour cause d’homosexualité. Elles se révèlent infructueuses, car le terme d’« homosexualité » annulait celui de « déportation ». 10 ans après, il n’obtient toujours pas réparation, mais il multiplie les apparitions médiatiques, sans grand succès.
Il s’inscrit à SOS racisme, et raconte un jour son histoire, Un voyage en Alsace est décidé le 9 avril 1989. Or en arrivant sur place il découvre que le camp de Schirmeck a été détruit et qu’à sa place se trouvent des lotissements fraîchement construits. Seul subsiste le portail de l’entrée du camp qui « orne » celle de la mairie, et à côté une plaque rappelant le carnage nazi. On apprend que Karl Buck, responsable du camp, ne fut jamais arrêté, et mourut paisiblement après 22 ans de retraite. Cependant, à Struthof, le responsable fut jugé eu procès de Nuremberg, et il reste plusieurs endroits permettant le recueillement. Quelques baraquements, une exposition et enfin le four crématoire et sa cheminée. Pierre Seel est fortement ému et marqué par cette visite. Pendant les cérémonies officielles de reconnaissance, les associations homosexuelles doivent attendre la fin de la cérémonie pour pouvoir honorer leurs morts, et de nombreux incidents éclatent dans plusieurs villes, comme lors du piétinement de la gerbe des déportés homosexuels, et les propos homophobes criés à travers la foule.
En juillet 1990, un décret sort déclarant que les déportés homosexuels peuvent avoir droit de réparation. Pierre Seel commence donc des démarches administratives mais celles-ci demandent le témoignage de 2 témoins oculaires. Il devient de plus en plus désespéré, de par la folie bureaucratique des administration, car l’incohérence de cette demande impossible à réaliser est flagrante.

Pierre Seel aura consacré les dernières années de sa vie à se battre pour faire savoir la déportation homosexuelle, en quête d’une simple reconnaissance du grand public, pour que l’on cesse de considérer les homosexuels comme des malades ou des dégénérés, pouvoir enfin finir son existence sans être poursuivi par ses cauchemars, et terminer sa vie en paix, seul avec le souvenir de son amour. "Quand la rage me visite, je prends mon chapeau et mon manteau, et je m'en vais, de dépit, marcher dans les rues. Je m'imagine me promenant dans des cimetières qui n'existent pas, les cimetières de tous ces disparus qui dérangent si peu la conscience des gens. Et j'ai envie de hurler. Quand pourrai-je faire reconnaître ma déportation ? Quand pourrai-je faire reconnaître la déportation des homosexuels par les nazis ? Dans mon HLM comme dans mon quartier, nombreux sont ceux qui me saluent, qui prennent gentiment de mes nouvelles et s'informent de l'avancement de mes démarches. Je leur en sais gré, et j'aime cette fraternité. Mais que puis-je leur répondre ?
Quand j'ai fini d'errer, je m'en retourne dans ma cuisine quand je suis seul. Cette flamme fragile est le souvenir de Jo..."

lundi 1 janvier 2007

Conclusion



Pour répondre a la problématique posée au départ, c'est à dire "Pourquoi l'homosexualité est-elle considérée comme contre-nature, plus particulièrement pendant la seconde guerre mondiale?", nos nombreuses recherches nous ont permis d'apporter quelques éléments de réponses.
Tout d'abord, il n’est pas rare d’entendre dans les propos d’homophobes que l’homosexualité est anormale, qu’un homme doit aller avec une femme...
Si l’on comprend « nature » au sens Nature, de cycle de la Nature, à savoir reproduction, alors là, il est indéniable qu’être homosexuel est contre-Nature. C'est pourquoi pendant la seconde guerre mondiale les nazis, omnubilés par leur envie de faire prospérer leur race, considéraient les homosexuels comme désaxés à cause de leur impossibilité à procréer, ils allaient totalement à l'encontre de leur idéologie (cf. discours Himmler sur l'homosexualité). C'est pourquoi ils étaient considérés comme une classe de l'espèce humaine qui alors n'aurai plus de raisons d'exister et donc la supprimer ne pourrait avoir, pour les nazis, que des effets bénéfiques tels qu'éliminer des gênants et purifier la race. L'homosexualité était donc considérée comme contre nature durant cette période pour ces causes. Les effets, comme l'explique notre développement, sont nombreux et sans appels. Une question pourrait éventuellement se poser : comment les homosexuels vivent-ils majoritairement leur homosexualité ou bisexualité ?